Nestor : Un coeur en or !
Nous avons encore beaucoup de chance.
Lundi : arrivée dans le petit village d'Ayui, on passe devant l'école et tous les enfants sortent pour nous harceler de questions que nous ne comprenons pas ou peu. Après quelques kilomètres de piste sablonneuse ca fait plaisir !
Nous nous rendons au Supermercado (Autoservicio plutôt) ou Diane va faire quelques courses.
Pendant ce temps-là, la sonnerie de l'école à du retentir car j'ai vu débarquer une quarantaine de gamins qui couraient ! Je me doutais bien qu'ils venaient pour nous.
Du coup, j'ai encore eu droit à des questions et tenté d'y répondre de mon mieux du genre :
- Quel age as-tu ?
- Ils s'appellent comment les enfants ?
- Vous venez d'ou ?
- Ils font comment pour respirer dans la remorque les enfants ? (elle était fermée avec la protection pluie !)
Au bout d'une dizaine de minutes, l'un d'eux m'a demandé s'il pouvait essayer mon vélo et j'ai accepté. J'ai détaché la remorque et l'ai emmené faire un petit tour, à peine quelques mètres.
En gros, j'ai ouvert la boite de Pandore car tous les autres voulaient faire un tour évidemment !
Ca m'a rappelé la fête de l'école de Lucas ou je faisais faire des tours dans la remorque à ses petits camarades. C'était plus facile car 2 par 2 et puis aussi parce qu'on parle la même langue.
Là, à Ayui, c'était un peu plus exotique de se faire comprendre mais finalement les enfants étaient adorables. Ils sont tous pareils dans tous les pays, ils veulent tous passer en premier et te font les yeux doux. Et puis une fois leur tour effectué, ils viennent prêcher pour leur meilleur copain !
Du coup, Diane a largement eu le temps de finir les courses (son occupation préférée après le vélo bien sûr !) et a commencée à discuter avec la vendeuse et le voisinage.
Rentre en scène un homme d'environ 50/55 ans, l'air bourru avec sa salopette et sa casquette usées.
Il était semble-t-il subjugué de me voir faire faire des tours de vélo aux enfants et a demandé à Diane ou nous allions dormir.
Quand elle lui a expliqué que nous ne savions pas encore et que nous allions probablement camper dans le coin il lui a spontanément proposé de dormir chez lui, dans son jardin.
Elle a donc été voir pendant que je finissais ma tournée... et l'endroit était idéal : Un petit appenti à l'abri du vent et de l'humidité.
On a donc "planté" la tente sous l'appenti que Nestor avait balayé.
Mais ce n'est pas tout, il nous a apporté 4 chaises, fabriqué une table avec tout son fourbi (deux traiteaux et quelques planches + une bâche pour la nappe s'il-vous-plait).
Bref, c'était super.
Pendant que je préparais la chambre (gonflage des matelas/coussins + duvets), il a emmené Lucas un peu plus loin dans son jardin pour lui montrer ses mandarines.
Il lui en a filé au moins une vingtaine ! Il nous en reste encore aujourd'hui.
Ensuite, pendant que nous faisions le diner il est venu avec son appareil photo numérique nous montrer ses photos de vacances à Ushuaia (il y a été lui !)/Bariloche, Punto Moreno etc. Il avait plusieurs photos avec de jeunes globe-trotters, un allemand, un ukrainien, une polonaise etc. puis entendant les enfants morts de rire (voir vidéo sur Youtube "Gros Pif") dans la tente il m'a demandé de l'ouvrir pour qu'il puisse les prendre en photo.
Il nous a ensuite dit que nous pouvions frapper à tout moment à sa porte si nous avions besoin de quelque chose et nous a souhaité bonne nuit sans oublier de nous dire que le bus garé à côté de notre tente partirait tôt demain et que ca risquerait de faire du bruit.
Diane s'en souvient encore comme la pire peur de sa vie ! Pire encore que moi sans barbe !
Il nous a aussi dit qu'il devait partir tôt chercher son nouveau passeport et qu'il ne serait peut-être pas rentré avant notre retour.
Le lendemain matin, nous avons donc levé le camp sans oublier de lui dire merci : J'ai écris GRACIAS en gros dans la terre car il n'était pas encore rentré.
Nous pensions ne plus le revoir, un peu tristes mais à l'approche de la RN14, après 6 bornes de pistes sablonneuses/gravillonneuses, qui voilà devant nous : Nestor ! qui nous explique avoir fait un détour en espérant nous voir une dernière fois.
Il nous a demandé notre adresse et notre numéro de téléphone (Papi Cabane si tu nous écoutes, tu recevras peut-être un appel en espagnol dans 14/15 mois....) et nous a donné le sien car il veut qu'on l'appelle une fois le tour du monde terminé pour lui dire que tout va bien !
Nous le ferons sans aucun doute.
J'en ai encore les larmes aux yeux rien que de l'écrire.